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[ nos joies ] [ nos tristesse ] [ l'amour veritable ]
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c'es fou comme ons ce ressamble
17/04/2010 00:50
Pure Innocence! Vertu sainte! O les deux sommets d'ici-bas! Où croissent, sans ombre et sans crainte, Les deux palmes des deux combats!
Palme du combat Ignorance! Palme du combat Vérité! L'âme, à travers sa transparence, Voit trembler leur double clarté.
Innocence! Vertu! sublimes Même pour l'oeil mort du méchant! On voit dans l'azur ces deux cimes, L'une au levant, l'autre au couchant.
Elles guident la nef qui sombre; L'une est phare, et l'autre est flambeau; L'une a le berceau dans son ombre, L'autre en son ombre a le tombeau.
C'est sous la terre infortunée Que commence, obscure à nos yeux, La ligne de la destinée; Elles l'achèvent dans les cieux.
Elle montrent, malgré les voiles Et l'ombre du fatal milieu, Nos âmes touchant les étoiles Et la candeur mêlée au bleu.
Elles éclairent les problèmes; Elles disent le lendemain; Elles sont les blancheurs suprêmes De tout le sombre gouffre humain.
L'archange effleure de son aile Ce faîte où Jéhovah s'assied; Et sur cette neige éternelle On voit l'empreinte d'un seul pied.
Cette trace qui nous enseigne, Ce pied blanc, ce pied fait de jour, Ce pied rose, hélas! car il saigne, Ce pied nu, c'est le tien, amour!
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si belle et si precieuse
17/04/2010 00:48
Je respire où tu palpites, Tu sais ; à quoi bon, hélas ! Rester là si tu me quittes, Et vivre si tu t'en vas ?
A quoi bon vivre, étant l'ombre De cet ange qui s'enfuit ? A quoi bon, sous le ciel sombre, N'être plus que de la nuit ?
Je suis la fleur des murailles Dont avril est le seul bien. Il suffit que tu t'en ailles Pour qu'il ne reste plus rien.
Tu m'entoures d'Auréoles; Te voir est mon seul souci. Il suffit que tu t'envoles Pour que je m'envole aussi.
Si tu pars, mon front se penche ; Mon âme au ciel, son berceau, Fuira, dans ta main blanche Tu tiens ce sauvage oiseau.
Que veux-tu que je devienne Si je n'entends plus ton pas ? Est-ce ta vie ou la mienne Qui s'en va ? Je ne sais pas.
Quand mon orage succombe, J'en reprends dans ton coeur pur ; Je suis comme la colombe Qui vient boire au lac d'azur.
L'amour fait comprendre à l'âme L'univers, salubre et béni ; Et cette petite flamme Seule éclaire l'infini
Sans toi, toute la nature N'est plus qu'un cachot fermé, Où je vais à l'aventure, Pâle et n'étant plus aimé.
Sans toi, tout s'effeuille et tombe ; L'ombre emplit mon noir sourcil ; Une fête est une tombe, La patrie est un exil.
Je t'implore et réclame ; Ne fuis pas loin de mes maux, O fauvette de mon âme Qui chantes dans mes rameaux !
De quoi puis-je avoir envie, De quoi puis-je avoir effroi, Que ferai-je de la vie Si tu n'es plus près de moi ?
Tu portes dans la lumière, Tu portes dans les buissons, Sur une aile ma prière, Et sur l'autre mes chansons.
Que dirai-je aux champs que voile L'inconsolable douleur ? Que ferai-je de l'étoile ? Que ferai-je de la fleur ?
Que dirai-je au bois morose Qu'illuminait ta douceur ? Que répondrai-je à la rose Disant : " Où donc est ma soeur ?"
J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses. A quoi bon, jours révolus ! Regarder toutes ces choses Qu'elle ne regarde plus ?
Que ferai-je de la lyre, De la vertu, du destin ? Hélas ! et, sans ton sourire, Que ferai-je du matin ?
Que ferai-je, seul, farouche, Sans toi, du jour et des cieux, De mes baisers sans ta bouche, Et de mes pleurs sans tes yeux !
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sinik
17/04/2010 00:44
Amour! "Loi", dit Jésus. "Mystère", dit Platon. Sait-on quel fil nous lie au firmament? Sait-on Ce que les mains de Dieu dans l'immensité sèment? Est-on maître d'aimer? pourquoi deux, êtres s'aiment, Demande à l'eau qui court, demande à l'air qui fuit, Au moucheron qui vole à la flamme la nuit, Au rayon d'or qui veut baiser la grappe mûre! Demande à ce qui chante, appelle, attend, murmure! Demande aux nids profonds qu'avril met en émoi Le coeur éperdu crie: Est-ce que je sais, moi? Cette femme a passé: je suis fou. C'est l'histoire. Ses cheveux étaient blonds, sa prunelle était noire; En plein midi, joyeuse, une fleur au corset, Illumination du jour, elle passait; Elle allait, la charmante, et riait, la superbe; Ses petits pieds semblaient chuchoter avec l'herbe; Un oiseau bleu volait dans l'air, et me parla; Et comment voulez-vous que j'échappe à cela? Est-ce que je sais, moi? c'était au temps des roses; Les arbres se disaient tout bas de douces choses; Les ruisseaux l'ont voulu, les fleurs l'ont comploté. J'aime! -- O Bodin, Vouglans, Delancre! prévôté, Bailliage, châtelet, grand'chambre, saint-office, Demandez le secret de ce doux maléfice Aux vents, au frais printemps chassant l'hiver hagard, Au philtre qu'un regard boit dans l'autre regard, Au sourire qui rêve, à la voix qui caresse, A ce magicien, à cette charmeresse! Demandez aux sentiers traîtres qui, dans les bois, Vous font recommencer les mêmes pas cent fois, A la branche de mai, cette Armide qui guette, Et fait tourner sur nous en cercle sa baguette! Demandez à la vie, à la nature, aux cieux, Au vague enchantement des champs mystérieux! Exorcisez le pré tentateur, l'antre, l'orme! Faite, Cujas au poing, un bon procès en forme Aux sources dont le coeur écoute les sanglots, Au soupir éternel des forêts et des flots. Dressez procès-verbal contre les pâquerettes Qui laissent les bourdons froisser leurs collerettes; Instrumentez; tonnez. Prouvez que deux amants Livraient leur âme aux fleurs, aux bois, aux lacs dormants, Et qu'ils ont fait un pacte avec la lune sombre, Avec l'illusion, l'espérance aux yeux d'ombre, Et l'extase chantant des hymnes inconnus, Et qu'ils allaient tous deux, dès que brillait Vénus, Sur l'herbe que la brise agite par bouffées, Danser au bleu sabbat de ces nocturnes fées, Éperdus, possédés d'un adorable ennui, Elle n'étant plus elle et lui n'étant plus lui! Quoi! nous sommes encore aux temps où la Tournelle, Déclarant la magie impie et criminelle, Lui dressait un bûcher par arrêt de la cour, Et le dernier sorcier qu'on brûle, c'est l'Amour!
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ma belll si bell ptite femme a moi
17/04/2010 00:41
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir; Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir; Valse mélancolique et langoureux vertige!
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir; Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige; Valse mélancolique et langoureux vertige! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige, Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir! Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir; Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir, Du passé lumineux recueille tout vestige! Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige... Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir!
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